De la ville rouge à la cité aux quatre ports, rien ne prédisposait Mahmoud Hamza à devenir armateur mais pour cet amoureux de la mer, bosseur impénitent, il n’est pas d’obstacles qui soient insurmontables. Portrait et confidences.
Faut-il être né en bord de mer pour embrasser une carrière de pêcheur? de toute évidence non. Mahmoud a vu le jour dans la ville impériale de Marrakech. Cadet d’une fratrie de trois enfants, celui qui se décrit comme un gamin « gentil et agité » a grandi au sein d’une famille aimante aux valeurs éducatives fortes: « mes parents m’ont appris le respect et le sens du partage; on ne peut pas tout garder pour soi ».
C’est aussi une famille à l’âme voyageuse: sa soeur aînée Oulaia éprise de culture japonaise s’est établie sur l’archipel nippon.
Des racines profondes, une éducation cosmopolite, les conditions étaient réunies pour permettre à Mahmoud de découvrir à 18 ans le difficile métier de marin pêcheur.
Premiers pas
C’est au gré d’une rencontre que Mahmoud est arrivé au Tréport. Pour gagner sa vie il a embarqué à bord d’un fileyeur et si ses premiers essais ne furent pas concluants…en cause le redouté mal de mer, il y a vu un nouveau défi à relever: « je n’ai rien lâché, j’ai insisté, j’éprouve un véritable amour pour la mer et pour ce travail qui m’offre une grande liberté».
Il s’est peu à peu amariné et a enchainé les expériences sur différents types de bateaux: crevettier, bulotier jusqu'à son arrivée sur le « Stélorient » et sa rencontre avec Jérôme Féron.
De matelot à armateur…
Le pas à franchir paraît énorme, pas pour Mahmoud!. De matelot il est devenu patron et enfin armateur: « j’ai eu la chance de rencontrer les bonnes personnes au bon moment, des personnes qui ont cru en moi ». Epaulé par Jérôme Féron son employeur qui lui accorde sa confiance, Mahmoud passe quatre mois à Cherbourg pour préparer le brevet de « capitaine 200 »; à son retour il devient « patron » du « Stélorient » : « Jérôme est un ami il m’a beaucoup transmis ».
Le fil conducteur dans la carrière de Mahmoud ce sont les rencontres, celle avec Dominique Patrix (qui est élu de Dieppe) ne déroge pas à la règle. Dans son insatiable soif de challenge celui-ci lui a apporté une aide précieuse dans les démarches à accomplir pour devenir propriétaire du « Stélorient ».
Le bateau rebaptisé Noraliam, contraction du prénom de chacun des deux enfants de Mahmoud fait la fierté de son propriétaire, et à juste titre: « la pression est constante, on n’est payé que sur ce que l’on pêche » témoigne Mahmoud qui se reconnaît un tempérament positif nécessaire à ce degré de responsabilités: « je trouve toujours des solutions, j’ai confiance en mon destin ».
Pour le jeune propriétaire qui "fourmille d’idées à développer autour de la pêche" Dieppe est sa « ville de coeur », « mes enfants sont dieppois, je n’irai pas ailleurs », et le milieu de la pêche? « c’est un milieu fermé mais accueillant, j’ai trouvé à Dieppe une seconde famille qui valorise les bras courageux ».
Courage et passion il en faut, le métier de marin pêcheur est difficile, exigeant: connaissances en mécanique, électricité, navigation mais aussi médicales… la liste n’est pas exhaustive.
Après la lecture de cet article peut-être irez-vous du côté de Neuville; l’étal du Noraliam s’y trouve, vous rencontrerez les souriantes Justine et Virginie.
Vous connaissez à présent l’histoire de Mahmoud Hamza, si vous achetez le fruit de son travail et de celui de son matelot Sunny ce ne sera sûrement pas par hasard!.
-Anne-
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