Prendre le temps, c’est un de mes leitmotiv du moment, le temps de déguster, le temps de m’imprégner… aussi, avant de découvrir Dieppe en ce matin ensoleillé de mai, je m’arrête sur l’esplanade du château musée. De là mon regard embrasse la ville et la mer, je me laisse aller à rêver… des navires quittent le port, leurs voyages au long cours les mèneront vers Terre-Neuve, le Brésil, l’Afrique.. nous sommes au temps des corsaires.
Jehan Ango, Jean Fleury, Abraham Duquesne sont des noms que vous ne pourrez pas manquer dans Dieppe, armateurs ou capitaines ils ont porté loin la renommée de la ville.
Ne pas rompre le charme
Je rejoins le centre ville par le château , son allure médiévale abrite un musée que j’affectionne particulièrement, il témoigne des riches heures de la ville et de son patrimoine maritime, avec une incroyable collection d’objets en ivoire, de portulans (cartes de navigation), de peintures et gravures qui en font une première escale de choix pour commencer notre immersion dieppoise et prendre le temps de faire connaissance.
Chasse au trésor
Notre balade se poursuit dans les ruelles de Dieppe, je l’envisage comme une chasse au trésor. Non! ne regardez pas vers le sol mais levez la tête!
Les façades sont colorées, encore dans « leur jus », on pourrait, en oubliant certains éléments modernes, se retrouver dans le passé. Dieppe est à mes yeux comme une belle femme qui ne dévoile sa beauté, authentique et discrète, qu’à celui qui sait la regarder.
Une ville à écouter
J’aime l’idée qu’un voyage se veut aussi sonore, ma prochaine destination: la dunette, le cliquetis des drisses sur les mâts, « les causeries » des goélands, le glissement de l’eau sur l’étrave des bateaux qui entrent dans le port, la corne de brume du ferry… je me laisse embarquer et en l’espace de quelques minutes le port, tel un spectacle mouvant, a déjà changé de décor.
Une ville à regarder
La lumière changeante tout au long de la journée, la météo, façonnent la ville et le port, lors
des grandes marées le spectacle est encore plus saisissant, l’eau qui affleure les quais en temps ordinaires à marée haute, semble vouloir envahir la ville ,et les bateaux au rythme des changements de niveaux proposent aux riverains un incessant jeu de cache-cache.
Flâner
Je prolonge ma flânerie dans le quartier du « bout du quai ». Prés de la rue du Bec et de la rue des Bonnes Femmes, se trouve la place du petit enfer, et non loin de là le square Louise Michel, un charmant petit écrin de verdure isolé de l’agitation de la ville.
Traverser le pont Colbert….
et découvrir le quartier du Pollet
Je ne suis pas attendue dans le quartier du Pollet, heureusement, car le pont Colbert, c’est le dernier pont tournant en Europe, commence sa manœuvre, interrompant ainsi la circulation terrestre. L’ouvrage pivote lentement, lourdement; me voici à l’arrêt, attentive au ballet des bateaux. Un peu étonnée par la patience des piétons, j’engage une conversation avec mon compagnon d’attente afin de comprendre: « cela fait partie de nos traditions, le pont rythme notre vie quotidienne! »
Construit dans les années 1880, il n’est pas sans rappeler la tour Eiffel tant dans le style que dans les matériaux utilisés. Pour ceux qui comme moi aiment l’architecture industrielle, le pont Colbert est un régal à photographier, je reviendrai avec une brume de mer…
Le Pollet
Quiquengrogne!!!!! un enfant sommeille-t-il en vous? Ce serait le cri de guerre des marins corsaires, c’est aussi le nom d’une charmante rue qui vaut d’être vue.
Le Pollet est un ancien quartier de pêcheurs qui conserve une architecture typique de grès et silex. Depuis la place du Petit Fort, prenez l’escalier, vous trouverez un magnifique point de vue sur le port, puis montez, redescendez, vous ne vous perdrez pas mais prendrez sûrement le risque de dénicher des empreintes du passé.
« S’il vous faut des spectacles grandioses, allez à Brest, allez au Havre ; mais venez vivre avec les Polletais, si vous voulez connaître la vie de mer dans ce qu’elle a d’intime et de touchant, si vous avez moins besoin d’admirer que d’être ému ». (Louis Vitet, Histoire de Dieppe -1844).
Épilogue:
Je viens de poser mon regard sur Dieppe, il m’est très personnel, j’y suis venue pour déguster du poisson, j’avais donc envie de me connecter à une ambiance portuaire. Je n’ai pas été déçue! . Le musée, l’architecture de la ville, le port… le cadre est parfait pour la mise en bouche! Maintenant, place à la dégustation….
Quelques liens pour organiser votre visite à Dieppe :
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